Constats et remédiation.

Le développement émotionnel et personnel

Dans le système actuel, l'apprentissage des connaissances et compétences prime par dessus le bien-être psychique de l'enfant, ce dernier étant souvent négligé, voire absent. La confiance en soi des enfants leur est souvent dérobée par des remarques "il est timide !", "elle est passive, elle observe mais ne participe pas !" (anodines peut-être mais qui marquent l'enfant), des jugements, des comparaisons. Les enfants ont naturellement confiance en eux et vont naturellement vers les autres. Jusqu'à ce qu'ils croient aux étiquettes qu'on leur a collées.

Curiosité

La curiosité des enfants est un moteur dans les apprentissages et alimente leurs plaisirs de vivre. Dans l'école actuelle, un enfant trop curieux dérange. L'enfant doit rentrer dans le moule. Les enfants sont souvent contraints à des ateliers, contraints de les commencer, de les arrêter. Leur curiosité et leur plaisir d'apprendre s'éteignent peu à peu.

Rythme

Alors qu'il est acceptable - et accepté - qu'un bébé apprenne à marcher entre 7 mois et 2 ans, un enfant doit savoir lire à 6 ans, savoir compter jusqu'à 3 à 3 ans, jusqu'à 99 à 6 ans. L'école actuelle impose son rythme. L'enfant doit suivre un programme, sans avoir son avis à donner. Il doit se contraindre aux règles temporelles. Fatigué, il doit quand même travailler. Et s'il n'est pas fatigué à l'heure de la sieste, il doit quand même dormir. Même si les notes ont disparu à l'école, les élèves doivent remplir les cases prédéfinies, période par période, tous au même rythme.

Nature

Les cours de récréation en béton et les heures entières passées assis dans les salles de classes empêchent l'enfant de nouer un lien privilégié avec la nature. Des séquences théoriques sur la nature sont étudiées dans la salle mais la connexion avec la nature est trop rare. Il est pourtant avéré que cette connexion est source de réconfort, d'apaisement et crée des conditions idéales pour l'apprentissage. La nature devrait être omnisciente durant le développement de l'enfant alors qu'elle est reléguée au second plan.

Ecologie

La conscience et l'action écologique devraient être au coeur de la gestion de toutes les écoles. A la fois pour garantir un écosystème viable à nos enfants (nous leur devons cela) et pour prendre soin de leur santé (c'est indispensable).

Le thème de l'environnement est trop peu abordé et de manière trop ponctuelle en classe. La consommation non responsable se retrouve à l'école, y compris dans la nourriture (de trop nombreuses écoles sont en effet approvisionnées par des grands groupes de restauration collective au détriment de la qualité), les emballages plastiques sont monnaie courante, la gestion du papier et des déchets est désastreuse. Il existe bien un label national d'"éco-école" pour les écoles publiques. Mais ce label peut être attribué à des établissements qui n'organisent ni le tri sélectif ni la confection d'un composte, ni la restauration thermique des bâtiments, qui ne favorisent pas l'accès en vélo, qui ne sensibilisent en rien les élèves sur ce thème. Bref ce label n'est qu'un effet de communication sans aucune vision profonde et sérieuse des enjeux.

Concernant la santé, les écoles n'ont aucune vision à long terme. Les produits utilisés pour nettoyer sont souvent toxiques, le matériel est souvent en plastique (car moins cher) ou de médiocre qualité (sanitairement parlant), la nourriture trop peu souvent de qualité.

Mathématiques

Les mathématiques sont le langage universel des sciences, elles sont essentielles pour gagner en esprit critique, relever les erreurs logiques dans les discours. Pourtant elles font souvent peur. Beaucoup trop d'élèves en sont dégoutés, nous le constatons même parmi nos élèves de classe préparatoire scientifique. Beaucoup de souffrances tout au long de la scolarité et des résultats loin d'être satisfaisants en France. Cette matière est enseignée de manière très scolaire, souvent traumatisante. Le système stresse les élèves, certains sont étiquetés " nul en maths " (ce qui affecte leur confiance en eux tout au long de leur vie) et d'autres " bon en maths " (avec la pression de maintenir cette étiquette, sans avoir le droit à l'échec).

Langues

L'apprentissage des langues est un autre exemple frappant d'échec du système scolaire francais. Ce système ne sait pas profiter de la plasticité cérébrale des enfants et de leur capacité à apprendre tous seuls leur(s) langue(s) maternelle(s). Mais les immersions sont très rares, les cours de langues cloisonnés et limités à une heure ponctuelle de temps à autre.

Violences éducatives

Les adultes veulent maintenir l'ordre à tout prix, se faire respecter par les enfants et leur administrer le programme scolaire. Leurs paroles sont parfois violentes ou dévalorisantes. La confiance en eux des enfants est affectée. Ces derniers sont mis en compétition dès leur plus jeune âge. Les enfants qui ne remplissent pas toutes les cases à la fin de la période sont en retard par rapport aux autres. Comparés entre eux, ils apprennent à voir l'autre comme un adversaire. L'entraide n'est pas encouragée, voire mal vue.
Le système ne leur fait pas confiance. La hiérarchie adultes-enfants ne leur accorde pas une place suffisamment importante dans la prise de décision, la discussion, la vie de l'école. Les professeurs des écoles mettent souvent en relief ce que l'enfant n'a pas réussi ou pas voulu faire. Et même lorsque certains professeurs sont de très bonne volonté, ils sont souvent rattrapés par la rigidité du système, le nombre d'élèves dans leur classe et d'autres aspects matériels.

Le monde de demain

Un dernier constat : le monde de demain n'est pas celui d'hier. L'école d'aujourd'hui n'a pas pris conscience des enjeux qui arrivent. La progression de l'intelligence artificielle (IA) bouscule déjà le marché du travail. Les métiers humains de demain (non remplacés par l'IA) seront les métiers créatifs. Nous devons cultiver cette créativité chez nos enfants, les rendre complémentaires de l'IA. Enfin, ils doivent être des individus épanouis pour pouvoir s'adpater aux changements qui s'annoncent.
Il est intéressant de constater que la plupart des cadres et dirigeants des GAFA (Google Apple Facebook Amazon) ont placé leurs enfants dans des écoles Montessori ou apparentées.

Inspirations